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Le mental au judo

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Le mental au judo

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Le mental au judo

Le « Mental » dans la tête de l'entraineur - 1e partie

Le mental au judo

Le rôle et l’importance des habiletés mentales dans la performance en judo. Les résultats de l’enquête menée par Anthony Satizelle.

Le mental au judo

Etudiant en Master Entrainement et Optimisation de la performance sportive de Lille 2, Anthony Satizelle a réalisé une enquête auprès d’entraîneurs de clubs pour comprendre comment ils percevaient le rôle et l’importance des habiletés mentales dans la performance en judo.

Dans le Judo, nombreux sont les combattants, leurs entraineurs ou encore leur entourage, à parler de l’importance du mental. Nous entendons tous des expressions comme «aujourd’hui, ça s’est joué au mental», ou encore « la douleur, c’est dans la tête ». On peut toutefois s’interroger sur le sens profond de ces expressions.
Que veulent dire les entraineurs lorsqu’ils parlent de mental ? A quelles habiletés mentales font-ils référence ? Quel est pour eux, l’importance de chaque habileté mentale dans la réalisation de la performance sportive ? Percoivent-ils des différences selon les niveaux et les catégories d’âge ? Dans le fond, ces différences existent-elles réellement ? Peut-on les constater ?
Autrement dit : Quelles sont les habiletés mentales pour lesquelles nous pouvons constater une différence selon l’âge et le niveau de pratique ?

Protocole
La recherche s’est effectuée en deux parties : la première a consisté à interviewer des entraineurs* pour identifier des habiletés mentales utiles pour les judokas. La seconde est une évaluation de ces mêmes habiletés par des athlètes de niveau et d’âge différents.

Analyse des Interviews des entraîneurs
Les entraîneurs qui ont été interviewés accompagnent régulièrement des judokas au niveau national en cadets, juniors et senior 1e division. Dans leurs réponses ils évoquent des habiletés mentales diverses :
– La concentration : Pour chacun, le judoka doit être capable de se mettre dans sa bulle afin d’être prêt dès le début du combat. Il doit éviter de se disperser et de se laisser encombrer par différentes pensées qui ne sont pas en lien avec sa performance à venir. Il doit être focalisé sur ce qu’il doit faire : son déplacement, placer ses mains, sa stratégie…

– La confiance en soi : L’athlète est confiant quand il se sent efficace, cela passe notamment par un développement des qualités techniques et physiques, par différents succès durant les combats à l’entrainement ou en compétition, par le sentiment de confiance dégagé par l’entourage. Inversement le manque de confiance en soi peut être un élément déclencheur de stress.

– La gestion du stress : les entraineurs s’accordent à dire que le stress a des effets différents selon les athlètes. Pour certains combattants, il va inhiber leurs capacités soit parce qu’il rencontre un adversaire difficile ou parce que la compétition représente une étape importante dans l’évolution de leur carrière. Pour d’autres, le stress va être ressenti comme un défi à relever, une volonté de se surpasser, et d’aller au bout de soi-même pour atteindre l’objectif fixé.

– La motivation : les entraineurs reviennent essentiellement sur la notion de plaisir dans la discipline. Le plaisir de progresser en se comparant soi-même à différents moments de la saison, ou en se comparant à des adversaires, ainsi que le plaisir de partager sa passion avec d’autres personnes.
La combativité : A l’entrainement, l’athlète exprime une forme d’agressivité envers lui-même afin de repousser ses limites. Les plus anciens insistent sur cette nécessité de se faire mal, d’aller au bout de soi-même à chaque exercice, afin d’acquérir cet état d’esprit durant les compétitions, notamment lorsque l’athlète est dans une situation difficile voir compromise. La combativité, c’est également « montrer à l’adversaire que l’on ne craquera pas et qu’il devra être à son maximum pour nous battre».

D’autres habiletés mentales ont été cités, comme la rigueur ou encore la curiosité.

Les différences selon le niveau le pratique
Figure 1-2-3. Les entraineurs et les judokas interrogés pensent que toutes les habiletés mentales des cadets, juniors et seniors de niveau national sont supérieures à ceux de niveau départemental. Plus précisément, on constate un écart plus important au niveau de la gestion du stress et de la combativité, ces deux habiletés semblent être moyennement importantes au niveau départemental alors qu’elles sont très importantes au niveau national. L’agressivité, l’affirmation de soi, la combativité, sont grandissants lorsqu’on accède au niveau supérieur.

– Le mental au judo –

Concernant la motivation l’écart est perçu comme faible entre le niveau départemental et le niveau national chez les juniors, même si cette qualité reste importante au regard des entraineurs. La gestion du stress, la concentration et la combativité sont les habiletés qui semblent être les plus importantes au niveau national.
Figure 4 et 5. La figure 4 montre que toutes les habiletés mentales sont proches en termes d’importance pour chaque catégorie d’âge au niveau départemental.
En revanche au niveau national (Figure 5), la combativité et la gestion du stress ressortent comme les habiletés les plus importantes pour être performant. Les judokas de niveau national ont des capacités à se relâcher plus importantes que les judokas de niveau départemental, ce qui les aide à mieux exprimer leurs capacités.

Les constats
On constate que plus l’on monte de niveau, plus l’on monte en catégorie d’âge, et plus l’influence des habiletés mentales est ressentie comme importante. Le développement des habiletés mentales est un donc un élément incontournable pour progresser. Pour cela il existe deux possibilités :
– Le judoka se forme indirectement et développe ses habiletés mentales au fil du temps, à travers l’entraînement et la compétition, mais sans connaître ses besoins et sans être capable d’évaluer sa progression.
– soit par la pratique de la préparation mentale qui, au même titre que la préparation physique ou technique, va permettre aux athlètes de progresser en se donnant les moyens d’atteindre leurs objectifs.
* Les entraîneurs interrogés : Christophe LEPRETRE, Karim BACHIR, Éric GUILLOUX, Anthony DANGRE, Mohammed GUESSAD, Emilie LECYGNE, Jonathan BOUQUILLON et évidemment Pauline CAMUS

Préparation / lundi 8 septembre 2014 / source : alljudo


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